
Auprès de quels jeunes sommes nous efficaces ?
Toutes les problématiques des jeunes ne conviennent pas avec les modalités de prise en charge de Terres d'Hormèse. Que ce soit la relation duelle, l'aventure, chaque séjour doit être adapté à un jeune qui est en capacité de répondre aux valeurs et aux idées de l'association.
Contexte
L’association OSER explique qu’en France, malgré les moyens conséquents engagés par les dispositifs départementaux de Protection de l’Enfance, un pourcentage incompressible de mineurs ne trouvent pas de solutions répondant à leurs besoins. L'étude de Jean Yves BARREYRE sur les « incasables » indique qu’il s’agirait d’environ 2 % de l’ensemble des jeunes suivis par l’Aide sociale à l’enfance. Environ 6000 mineurs sur l’ensemble du territoire national seraient ainsi concernés. La réponse est pensée individuelle, mais il est difficile de proposer un accompagnement vraiment individuel à ces jeunes, faut de moyens et de disponibilités.
Définition du profil des jeunes ciblés
Vulgairement, on appelle les "incasables"
(ou les "incasés")
les jeunes qui ne trouvent pas de réponse institutionnelle
à leurs difficultés personnelles.
Ce public cumule plusieurs problématiques, comme l’absentéisme, le décrochage scolaire, le mal-être, des passages à l’acte violents, des comportements déviants. Ils ont mis en échec plusieurs prises en charge institutionnelles antérieures, qu’il s’agisse de placements en établissement collectif, en hébergements individualisés ou en famille d’accueil. Ces profils de jeunes ont en commun d’éviter toutes tentatives d’accrochage, toutes formes de normalité, insupportables pour eux ; leur but est d’éviter d’être ramené aux mêmes endroits, aux bureaux, aux files d’attentes, aux examens échoués d’avance, aux adultes qui ne restent pas, à un retour sur soi et ses échecs, ses traumatismes.
A partir de l'échec, ce qui revient dans leurs propos et /ou dans leur comportement, c'est le sentiment de ne rien faire, d'être "inutile" socialement. De plus, ce sentiment se double d'un autre, qui semble encore plus redoutable, celui que « face à la galère », rien n'est important. Comme si l'injustice ressentie justifiait par avance l'inaction de transformer sa situation, car l'échec vécu repose sur une sous-estimation de soi ou bien sur une rancœur à l'égard des institutions. Le séjour de rupture vient travailler intensivement toutes ces problématiques, en mettant le jeune à l’ouvrage, et créant des situations valorisantes et inspirantes pour lui.
L’accompagnement en 1/1 et sur-mesure tend à accompagner ces jeunes d’une manière différente et adaptée à leurs situations et à leurs possibles.
Les jeunes garçons et filles sont acceptés avec leurs problématiques respectives. Le but de l'ensemble des programmes proposés par Terre d'Hormèse est de les soutenir dans le cadre d'un séjour temporaire, dans le but de travailler avec eux des thèmes soutenus, répondant à leurs problématiques.
LES PROFILS INCOMPATIBLES
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Les jeunes relevant majoritairement du soin (traitements lourds, grosses addictions, etc)
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Les jeunes relevant de la psychiatrie (troubles paranoïaques sévères, névroses, psychoses ou perversions nécessitant un suivi psychologique régulier)
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Les jeunes ayant à plusieurs reprises posé des actes de violence aggravées envers un professionnel de l'accompagnement
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Un jeune qui serait contre le programme proposé (pour qu'un séjour éducatif puisse fonctionner, l'adhésion du jeune, même minime, est nécessaire)
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Des troubles du comportement sexuel et/ou alimentaire

LES IMPERATIFS
Avant la prise de contact
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La transmission d’une note d’information complète concernant la situation du jeune et ses derniers bilans (son parcours de vie, l’historique de ses placements, de ses situations, ses relations familiales), et ses dernières notes d’incident (ce pourquoi un séjour est demandée)
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La nécessité que le jeune soit en accord avec le séjour et en comprenne le sens (loi concernant le consentement du jeune accueilli)
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Le séjour doit figurer dans le PEI de l'ASE ou le PPE de la structure accueillant